10-07-2025
« Beaucoup de gamins vont être tristes… » : les ânes en culotte absents de l'île de Ré, une première depuis 1988 !
Les
stars de l'île de Ré ne défileront pas cet été.
Pour la première fois depuis 1988, les ânes en culotte de Régis Léau resteront au près. Le sexagénaire, éleveur passionné de baudets du Poitou, a préféré jeter l'éponge. Ses « bourricots », fidèles compagnons de Saint-Martin-de-Ré
(Charente-Maritime)
, ne revêtiront plus leurs traditionnels atours bleus ou rouges cousus pour les protéger des mouches et moustiques depuis le XIXe siècle.
« Beaucoup de gamins vont être tristes… ça m'embête énormément », confirme Régis Léau en évoquant encore « une année de transition ». Il se laisse quelques mois de réflexion et la possibilité de passer la main à un(e) futur(e) passionné(e). Mais les chances de l'apercevoir auprès d'un âne en culotte sont minces, désormais.
En cause ? « Plusieurs facteurs, énumère l'éleveur aux 36 ânes. Trouver du personnel,
en raison du manque de logements
pour les saisonniers, est compliqué. Les vacances estivales ne cessent aussi de raccourcir, de neuf à sept semaines, ce qui ampute notre saison et nos budgets. Quant au prix de la nourriture, il augmente… »
L'installation, l'an dernier, de diverses animations et cabanes aux abords du parcours emprunté par les ânes a aussi compliqué la donne. « Les ânes sont très méfiants. Quand on change leur décor, leurs habitudes, ils ne veulent plus travailler », résume sérieusement Régis Léau.
Les accusations de maltraitance animale, « qui dégénèrent depuis 5 ans » ont donné le coup de grâce, embraie le Rétais en évoquant « la méconnaissance des animaux de travail » et « les propos toujours plus violents des gens ».
Pas assez d'eau, d'ombre, de nourriture : les remarques fusent régulièrement auprès de cet éleveur pourtant engagé dans la
sauvegarde du baudet du Poitou,
une espèce menacée.
Ce mardi 8 juillet, il a même été appelé en catastrophe « pour un âne mort au milieu d'un champ ». « Quand je suis arrivé sur place, il y avait un attroupement et la police municipale. L'ânesse en question, âgée d'un an, dormait sous sa mère… » Lassé par ces plaintes qu'il juge infondées, ce passionné « n'a plus envie de travailler simplement pour être l'icône de l'île de Ré ».